Et là, y'a le doute qui vient s'immiscer. Cet homme-là, il m'plaît même pas. Mais. Mais depuis plus d'un mois il s'acharne à c'que je me sente bien, choyée, entourée, adulée, sans rien me demander en échange. Juste ma présence et ma discussion. Comme un soir la semaine dernière, après un shooting, où les bulles de la bière pétillaient dans notre gorge. Où le froid et le bruit de la ville nous ont amené à nous calfeutrer sur mon canapé. Nos débats se suivaient et ne se ressemblaient pas, l'heure filait le long de la nuit. Jusqu'à ce qu'un écran de téléphone nous rappelle que le temps, non, ne s'arrêtait pas et qu'il était temps, justement, qu'il rentre chez lui. Et j'fais quoi maintenant, moi ? Entre mes souvenirs qui m'tiraillent et nos fous rires qui m'font du bien. Et son passé qui me fige dans l'angoisse. J'fous quoi de tout ça ? Il m'plaît même pas. Cependant quand on se rapproche pour se dire au revoir, nos gestes se font plus lents, plus doux. Je sens l'hésitation monter, nos corps se frôler. Ses joues qui effleurent la mienne et déjà ma porte qui se ferme avec la déception de n'avoir pas saisi l'instant posant un voile sur mes rêves. 

     Hier soir, mon voisin a ramené une de ses conquêtes. Les murs sont plus fins que du papier à cigarette. Soudain, peu après qu'Il ait passé ma porte vers 1H30, la conquête à commencer à crier et haleter, très fort. Comme si ils étaient en train de s'accoupler chez moi. Non pas que ça me dérange que le voisin fasse des galipettes, mais le sentiment que ça se passe dans mon cocon, ça oui, ça me gêne. Imaginez-vous chez vous, dans votre lit, en train de vous délecter d'une série, d'un bout livre ou de vous faire du bien. Par magie apparaît deux inconnus sur votre tapis préféré, forniquant et la nana hurlant à la mort. Y'a deux cas là, soit ça vous excite (ça fait longtemps que t'as pas touché un corps dénudé ou bien ? Raconte moi ce que Tonton Georges te faisait dans ton enfance ? "Il me mettait tout nu, me déguisait en fille et me forçait à m'asseoir sur ses genoux !") et là vous profitez du spectacle, soit ça vous ennuie - et là ce fut mon cas - et vous êtes pris d'un fou rire irrépressible. Nous discutions par messages, et j'ai bien entendu partager ça avec lui. Je crois que ça le faisait rire autant que moi. Jusqu'à ce que je lui dise "Non mais j'entends même les fessées" et qu'il me réponde "Chacun son truc."... QUOI ?! Pas de fessée du tout du tout du tout ? Mais c'est marrant à certain moment, ça ajoute du piment dans certaines positions, une surprise pouvant ouvrir la porte à plein de sensations agréables. Il va falloir que j'éclaircisse ce point là.

Parce que mon coeur aurait pu devenir aussi vide que cette place déserte un dimanche soir de Novembre (Oui, on clique encore, tu verras, c'est joli, c'est doux, c'est du bonheur). Parce que j'aurais pu me laisser asphyxier, dégouliner à trop pleurer. Au lieu de ça, je vie, j'apprends, je grandis. J'ai rencontré des personnalités toutes plus originales les unes que les autres. J'ai retrouvé des amis, reconstruire des liens, les embarquer sur la route de mon nouveau chemin, défait certains car le parasitage n'étais pas de mise. Tu n'as pas gagné.

Bonjour. J'ai 25 ans. Il est 15h20 et je suis toujours en pyjama. Je suis en première année de Psycho. Je me suis mise à la Photo et j'apprends à Devenir moi même. A 25 ans, je m'épanouis enfin.